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Eliya Waiche

Méthodologie de travail O.D.S., Droit & Philosophie

Introduction à la matière « Apprendre à apprendre » et à l’O.D.S. (Partie I)

LE MOTEUR MNÉMONIQUE DE SIMONIDE
Introduction à l’O.D.S., méthodologie d’optimisation du travail intellectuel par Osmose Du Subconscient 
(Partie I)
 
Simonide de Céos (556 - 467) poète lyrique grec et fondateur de la Mnémotechnique.

Bonjour à tous, et bienvenue.

    La capacité humaine la plus fondamentale est l’assimilation, c’est-à-dire la capacité à comprendre et à mémoriser un savoir nouveau. Cette capacité est présente chez les autres espèces vivantes mais c’est son degré de sophistication chez l’espèce humaine qui la distingue de toutes les autres. Il s’agit du pouvoir humain le plus important, de lui dépendent notre réussite matérielle et sociale. De bien des manières, nos capacités d’assimilation définissent qui nous sommes. 

Les infinies ressources de l’intellect humain font que lorsqu’un besoin est fondamental, le besoin crée la fonction (Partie I) et l’Art de Mémoire de Simonide de Céos remplit cette fonction. Paradoxe ou ironie, le « Moteur Mnémonique de Simonide » qui pendant des siècles sans nombre a formé les élites intellectuelles, à très hauts niveaux, a été oublié (Partie II). Cet oubli est lourd de conséquences (Partie III) qui rendent d’autant plus criantes le besoin d’une réincarnation moderne de l’Art de Mémoire, qui a connu de multiples résurrections au fil de l’histoire (Partie IV), ce qu’est exactement la méthode d’optimisation intellectuelle par Osmose Du Subconscient (ODS) que j’ai inventé, qui s’appuie sur les neurosciences.

Partie I : LE BESOIN CRÉE LA FONCTION 

    La Mnémotechnique est un trésor du patrimoine mondial de l’humanité (A) mais elle a toujours compris un angle mort intellectuel (B) que comble l’O.D.S.

A. LA MNÉMOTECHNIQUE, JOYAU INTELLECTUEL À LA COURONNE DU GÉNIE HUMAIN  

    Le besoin crucial de faciliter l’assimilation a donné naissance à une discipline vieille de 2 500 ans. Elle s’appelle « l’Art de Mémoire » et son inventeur s’appelle Simonide de Céos, prince des poètes lyriques grecs. Simonide est le fondateur de la Mnémotechnique, il a posé les fondements de toutes les techniques mnémoniques en fonction jusqu’à ce jour. Ce que nous appellerons le « Moteur Mnémonique de Simonide » a vu son mécanisme être expliqué et corroboré par les neurosciences. Personne n’a été en mesure de remplacer ou de modifier le Moteur Mnémonique de Simonide qui consiste en trois éléments, deux ensembles statiques et un élément dynamique. 

L’ouvrage de référence sur l’Art de Mémoire de Simonide et ses itérations depuis 2 500 ans, par Frances Amélia Yates.

Quelques précisions pour la clarté et le confort de lecture de la suite de l’article. Les notions techniques telles que celles relevant de la Mnémotechnique ou des neurosciences sont livrées directement, sans précautions introductives. Néanmoins celles qui sont le fruit de l’invention de l’auteur, issues de la méthode d’optimisation intellectuelle par Osmose du Subconscient (O.D.S.) présentée plus bas, sont précédées de la mention « que nous appellerons ». Ainsi vous ne pourrez confondre les notions universellement reconnues et celles originales propres à l’O.D.S. Les explications sur le fonctionnement du cerveau seront en italique. Vous trouverez en fin d’article deux annexes, un sommaire et un petit lexique.  

Le premier ensemble statique est ce que nous appellerons une «Base de référence », c’est-à-dire quelque chose qui est déjà parfaitement assimilé. Simonide recommandait l’architecture de sa demeure ou de sa ville, chaque élément d’architecture représentant un « lieu », « loci » en latin, comme une colonne, une niche, une statue, un miroir, un escalier, constitue une étape du « Palais de Mémoire » ou « Palais Mémoriel ». C’est pourquoi on l’appelle également « méthode des lieux et des images », « loci et imagines » en latin. 

Le second ensemble statique est la liste des items à mémoriser. 

Veuillez noter que la faiblesse du Moteur Mnémonique de Simonide est qu’il vise l’assimilation de ce que nous appellerons des Données simples, c’est-à-dire des informations dénuées de liens logiques entre elles, sinon l’ordre chronologique des lieux. Les choses mémorisées qui sont des objets définis se prêtent parfaitement à l’exercice mais les concepts abstraits et les idées complexes s’y prêtent plus difficilement. Effectivement, les savoirs utiles sont des concepts théoriques qui doivent intégrés la mémoire sémantique, qui est une subdivision de la mémoire déclarative.

Endel Tuwing, psychologue et neuroscientifique estonien à l’origine de la distinction entre Mémoire Sémantique et Mémoire Épisodique.

Les sciences cognitives distinguent la mémoire déclarative et la mémoire procédurale

La mémoire déclarative (ou « explicite » car elle nécessite un effort conscient d’attention) concerne les données consciemment stockées et récupérées puis exprimées en langage ; la mémoire procédurale concerne la mémoire à long terme implicite (ne requérant pas un effort conscient) qui permet la motricité automatique. 

La mémoire procédurale permet la motricité automatique, elle est également accessible aux efforts d’attention conscients par la répétition et le passage par la mémoire déclarative et la mémoire de travail (mémoire à court terme servant de sas aux données pouvant être oubliées ou au contraire exploitées). 

La mémoire déclarative (apport du psychologue canadien Endel Tulving en 1972) se subdivise entre mémoire sémantique (faits et et concepts théoriques) et mémoire épisodique (remémoration des événements dans le contexte temporel, géographique et émotionnel). 

La mémorisation de ce que nous appellerons des données complexes, celles recouvrant des concepts abstraits avec des articulations logiques complexes comme des cours de droit ou de médecine destinées à intégrer la mémoire sémantique, n’est pas facilité par le Moteur Mnémonique de Simonide. Les données simples intègrent également la mémoire sémantique mais elles sont liées par une articulation logique chronologique, ce qui aide peu dans l’apprentissage des savoirs complexes. Le contexte d’apprentissage qui intègre la mémoire épisodique compte autant que les données techniques intégrant la mémoire sémantiques, car dans le processus de remémoration le cerveau ne fait aucune différence. La mémoire épisodique servira à trouver des indices de récupération et le contexte émotionnel de la remémoration . 

Reprenons la description du fonctionnement du Moteur Mnémonique de Simonide, notion sur laquelle vous pouvez consulter un petit article ici.

Le dernier élément, dynamique, est l’articulation entre un lieu de la base de référence et un item de la liste à mémoriser grâce à une histoire (le « imagines » en latin). Cette histoire doit-être la plus choquante et frappante possible. Faisant appel au sang, au sexe, aux sens, aux émotions extrêmes, aux exagérations, aux inversions ou oppositions, horreurs, laideurs, beauté, propreté, saleté, toutes choses propres à impressionner la mémoire. Ces traits frappants sont les « indices de récupération » qui faciliteront la remémoration. Les lieux sont comme des tablettes de cire sur lesquelles les histoires gravent comme des mots les choses à mémoriser. On peut aussi comparer chaque lieu du Palais Mémoriel à une pièce de musée, où se trouve exposé l’item retenu.  

Alain Lieury (1946-2015) brillant scientifique et pédagogue.

Le Moteur Mnémonique de Simonide a connu depuis 2 500 ans un nombre conséquent de variations qui sont décrites par l’historienne Britannique Frances Amélia Yates dans le maître-ouvrage de référence « L’art de la mémoire »,  (« Art of Memory ») publié en 1966. On trouve un résumé très digne et enrichi de découvertes en neurosciences par le professeur français de psychologie cognitive, le très regretté Alain Lieury (qui nous a quitté en 2015) dans différents ouvrages de grande qualité, par exemple « Mémoire d’éléphant » publié en 2011 où il dénonce l’escroquerie marketing dans la matière « Apprendre à apprendre », dont nous parlerons plus bas. 

Le Moteur Mnémonique de Simonide « tourne » quelle que soit la base de référence, Simonide utilisait l’architecture mais la représentation peut-être physique, abstraite ou imaginaire. Par exemple, la base de référence a été remplacée par les signes astrologiques, symbolismes mystiques, roues tournantes composant des codes complexes, code lettres-chiffres, dessins, schémas…

L’objet du délit.

Les neurosciences ont corroboré et expliqué le fonctionnement du Moteur Mnémotechnique de Simonide. Notre cerveau est partagé en deux hémisphères, l’hémisphère droit gère ce qui relève des émotions et de l’imagination et le gauche gère les systèmes logiques et l’hippocampe, siège de la mémoire, se situe entre les deux. Il se trouve que la mémoire fonctionne de façon optimale quand les deux hémisphères sont stimulés simultanément. La base de référence bien connue répond aux exigences du cerveau gauche et l’histoire y liant les objets à mémoriser satisfait aux besoins du cerveau droit. Pour mémoriser quelque chose il faut le coder de sa forme originelle en une forme symbolisée grâce à une base de référence maîtrisée.

Le génie du Moteur Mnémotechnique de Simonide est ainsi expliqué et corroboré par la science moderne. Ce mécanisme, malgré ses nombreuses itérations au fil des siècles, a toujours eu pour finalité de mémoriser des données simples.   

B. L’ANGLE MORT INTELLECTUEL DE LA MNÉMOTECHNIQUE

    Examinons ensemble les raisons historiques de cet angle mort (1), qui entraîne la nécessité d’apprendre à pratiquer le Switch entre données complexes en données simples (2). Comme ce Switch est un espèce de « court-circuit » du mécanisme logique du Moteur Mnémonique de Simonide, il faut énormément de travail pour palier à son Angle Mort (3).

1. LES RAISONS HISTORIQUES DE LA FAIBLESSE DE LA MNÉMOTECHNIQUE

    Simonide, au moment où il saisit intuitivement les nécessités pour activer la mémorisation, a un seul objectif. Dans un monde où les supports écrits sont très chers et la connaissance de la lecture est rare, son Art de Mémoire vise à remplacer le support écrit. Il s’agit de se souvenir de quelque chose de déjà connu. Il n’est pas question pour lui de faciliter la compréhension des savoirs complexes, lui qui est déjà doté d’un esprit extraordinaire. Il sera ultérieurement traité de sa biographie et de son Art de Mémoire en profondeur, dans un autre article. Au-delà de l’esprit supérieur de Simonide, ses interlocuteurs et les disciples auxquels il s’adresse ne sont pas en reste.

Article sur les 7 Sages de l’Antiquité, annonciateurs de l’ère philosophique logique moderne.

Dans l’effervescence du Siècle de Périclès, dont le centre est l’Athènes qu’arpente Socrate entraînant dans son sillage des disciples comme le magnétisme la limaille de fer, l’éducation est l’affaire de l’élite (voici un article sur l’importance des philosophes grecs dans l’invention de la civilisation occidentale : Les 7 Sages). 

Socrate (470-399) la plus importante figure intellectuelle de l’histoire occidentale.

Élite intellectuelle ou économique, tous s’attendent à devoir travailler dur. Ce contexte historique conditionne la matière depuis 2 500 ans. Pendant cette période la Base de référence a été régulièrement modifiée, mais le Moteur Mnémonique de Simonide reste le même. Depuis Simonide, la Mnémotechnique s’est toujours adressée à la même élite, à qui de maîtres en disciples il ne viendrait pas à l’esprit de vouloir modifier la tradition. La Mnémotechnique finit par devenir un soutien à la compréhension des savoirs complexes, mais à condition d’effectuer un effort personnel de conversion des données complexes en données simples, que nous appellerons le Switch.

Mais le format des articles nous conduit à nous séparer ici. Nous aborderons la suite dans la deuxième partie. Il sera question du Switch, de la difficulté de compenser l’Angle Mort Intellectuel du Moteur Mnémonique de Simonide, des conséquences de l’oubli de l’Art de Mémoire, ainsi que de sa résurrection contemporaine qu’est mon O.D.S.

Je vous remercie pour votre attention et votre lecture.

Comme le disaient Horace et Emmanuel Kant, « Sapere Aude ! », « Osez Savoir ! ».

Eliya WAICHE

 

 

ANNEXES 

Sommaire de l’article 

    Ce sommaire est humblement dédié à Corax de Syracuse, Sophiste du VIe siècle, père fondateur de l’éloquence et inventeur du sommaire. 

Partie I : Le besoin crée la fonction

A. La Mnémotechnique, joyau intellectuel à la couronne du génie humain 

B. L’angle mort intellectuel de la Mnémotechnique 

1. Les raisons historiques de la faiblesse de la Mnémotechnique 

2. Le Switch entre les données complexes et les données simples 

a. Le Switch Interne au Moteur Mnémonique de Simonide  

b. Le Switch Externe au Moteur Mnémonique de Simonide 

3. La difficulté de compenser l’Angle Mort Intellectuel  

Partie II : L’oubli de l’Art de Mémoire

Partie III : Les conséquences de l’oubli de l’Art de Mémoire   

A. La prophétie de Socrate

B. La paupérisation de la Mnémotechnique 

Partie IV : Le besoin d’une résurrection moderne de l’Art de Mémoire 

 

Lexique 

- L’Art de mémoire : Méthode mnémonique inventée par Simonide de Céos, père fondateur de la Mnémotechnique. Également appelée « Méthode des lieux et des images » ou en latin « loci et imagines ». Nous reviendrons dans un article suivant sur cette méthode. Très succinctement, elle consiste à utiliser d’une part comme Base de référence des éléments parfaitement assimilés, Simonide employant l’architecture (« loci » en latin) de sa demeure ou de sa ville : colonne, escalier, niche, statue, tableau… D’autre part, on prend la liste des choses à mémoriser et pour chaque élément de la Base de référence on le lie à une chose à mémoriser  grâce a une histoire (« imagines » en latin) frappant les sens et l’imagination, par l’horreur ou l’humour, le sexe ou le sang, l’exagération, l’opposition, l’inversion, le beau ou le repoussant et les émotions fortes. Le résultat s’appelle Palais de Mémoire ou Palais Mémoriel.  

- Base de référence : Notion propre à l’O.D.S. pour qualifier le premier ensemble du Moteur Mnémonique de Simonide. Il s’agit d’un ensemble d’éléments parfaitement mémorisés, abstraits, réels ou imaginaire.    

- Données complexes & Données simples : Notion propre à l’O.D.S. pour qualifier les savoirs complexes et les concepts abstraits par opposition aux données simples, c’est-à-dire des informations dénuées de lien logique entre elles. Le seul lien logique entre les données dans un Palais de Mémoire sans l’O.D.S. est l’ordre chronologique de la Base de données

Mémoire déclarative : Également appelée « Mémoire explicite » car elle nécessite un effort conscient, par opposition à la « Mémoire implicite » qui enregistre les données automatiquement, comme dans la Mémoire procédurale. La Mémoire déclarative concerne les données consciemment stockées et récupérées, et exprimées en langage. La mémoire déclarative se subdivise elle-même entre la Mémoire sémantique et la Mémoire épisodique.    

-  moire épisodique : Est une subdivision de la Mémoire déclarative. Concerne la remémoration des événements dans leur contexte spatial, temporel et émotionnel.

 - Mémoire procédurale : La Mémoire procédurale est le pendant de la Mémoire déclarative. La Mémoire déclarative est également appelée « Mémoire explicite » parce qu’elle suppose des efforts conscients, par opposition à la Mémoire procédurale qui est une mémoire implicite à long terme, enregistre automatiquement ce qui relève de la motricité automatique. Elle est également accessible aux efforts conscients.  

- Mémoire sémantique : Est une subdivision de la Mémoire déclarative. Concerne les faits et concepts abstraits. C’est la Mémoire qui est visée pour l’assimilation des savoirs complexes comme le droit ou la médecine. 

- Moteur Mnémonique de Simonide :  Notion propre à l’O.D.S. pour qualifier le mécanisme découvert par Simonide qui s’applique à toutes les techniques de mémorisation, ce qui fait de Simonide le père fondateur de la Mnémotechnique. Depuis son invention il y a 2 500 ans, aucune méthode de mémorisation n’a dérogé à ce mécanisme  qui comporte trois éléments, un élément dynamique et deux ensembles statiques. Le premier élément statique est une Base de référence composée d’un ensemble d’éléments parfaitement assimilés. Le second ensemble statistique est la liste d’éléments à mémoriser. L’élément dynamique est une histoire répondant aux critères de l’Art de mémoire liant un élément chaque ensemble statique. Le point faible de ce Moteur est qu’il ne permet la mémorisation que de Données simples, ce qui suppose toujours un grand investissement personnel pour se créer les structures cognitives permettant la conversion. L’innovation de l’O.D.S. est d’intégrer cette conversion au Moteur Mnémonique de Simonide pour ériger des Palais Mémoriels de Données Complexes.  

- O.D.S. :  Méthode d’optimisation intellectuelle par Osmose Du Subconscient, acronyme « d’O.D.S. ». Le subconscient offre une base infinie de données mémorisées et de capacités surpuissantes de résolution de problèmes. Mais ces pouvoirs exceptionnels ne s’expriment que dans des circonstances marginales comme les rêves ou la méditation. En s’appuyant sur les neurosciences une série de protocoles permettent d’optimiser les trois phases du travail intellectuel, la compréhension, la mémorisation et l’exploitations des données de façon à exploiter consciemment les facultés du subconscient. D’où l’acronyme O.D.S. de la méthode pour « Osmose Du Subconscient ».   

- Palais Mémoriel : Dans la méthode mnémotechnique de Simonide de Céos, l’Art de Mémoire, le résultat de la technique de mémorisation est appelé « Palais de Mémoire «  ou « Palais Mémoriel ». Le mécanisme du Moteur Mnémonique de Simonide a pour faiblesse d’ériger des Palais Mémoriels de Données simples. Cette faiblesse exige un effort personnel de conversion, dont dispense l’O.D.S. qui permet d’ériger des Palais Mémoriels de Données Complexes

- Simonide de Céos : Poète lyrique grec du IVe siècle, sur la biographie duquel nous reviendrons dans un article suivant. Simonide est un poète, un inventeur et un pionnier de génie, dont la plus grande contribution est l’invention de la Mnémotechnique, par sa méthode de l’Art de mémoire.

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