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Eliya Waiche

Méthodologie de travail O.D.S., Droit & Philosophie

Plaidoyer contre la légalisation du cannabis

PLAIDOYER CONTRE LA LÉGALISATION DU CANNABIS
Le trafic de cannabis est un métier comme un autre


Bonjour à tous, et bienvenue.

  Je souhaite, en cette période d’avant-présidentielle, partager un plaidoyer concernant un des thèmes de débats : la légalisation du cannabis.

Bientôt disponible en grande surface, entre le rayon vêtements pour en enfants et le dentifrice.

De nombreux candidats militent pour une légalisation du cannabis. Cette vieille antienne de la Gauche n’en est plus une, ce concept est maintenant partagé par l’ensemble de l’échiquier politique. Elle a même débordé jusqu’aux candidats de droite conservateurs, pour qui la légalisation était encore il y a quelques années tabou.

Ce basculement idéologique démontre que la légalisation qui était jadis perçue comme une fantaisie de politiciens de groupuscules d’extrême gauche a énormément progressé dans l’opinion publique. Or, le cannabis est une drogue dangereuse et sa légalisation n’engendre aucun des bénéfices allégués et ses effets sont délétères.

La nouvelle source d’inspiration de la classe politique française.

Nous en sommes là parce que la lutte contre le cannabis est un échec (Partie I), que la légalisation apparaît comme une illusoire solution (Partie II) qui sous-estime la réaction des dealers (Partie III).

Partie I : La lutte contre le cannabis est un échec 

    Le cannabis est la drogue la plus consommée par les Français qui sont les plus importants consommateurs d’Europe. En 2020 selon l’Observatoire Européen des Drogues et des Toxicomanies (O.E.D.T.) 44,8% des Français entre 15 et 64 ans, soit 18 millions de Français, ont déjà consommé au moins une fois du cannabis. À 2 ou 3 pour-cents près les autres États européens sont à 25%. 2% de cette classe d’âge fument quotidiennement soit environ 1 million de Français.

Ces chiffres accablants ne cessent de s’aggraver d’année en année malgré les efforts de la police. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin se félicite de 88 tonnes saisies en 2020, de  15 829 interpellations cette année contre 17 276 l’année dernière (baisse due aux confinements). Par contre, le ministre ne se vante pas du nombre de condamnations et de peines d’emprisonnements fermes qui ont été prononcées ou exécutées (oui car 60 000 peines prononcées sont inexécutées chaque année). Le ministre se vante également du bilan « considérable » des Amendes Forfaitaires Délictuelles, entrées en vigueur le septembre 2020, 100 000 dressées en un an pour 150€ à 450€ en cas de résistance.

Ces chiffres sont dérisoires par rapport à des quartiers entiers partout en France dominés par les dealers, qui gagnent des millions grâce à ce trafic. Devant cet échec patent depuis des décennies, une solution miraculeuse, simple et immédiate tente toute la classe politique : la légalisation.

Partie II : L’illusoire solution de facilité 

    La solution magique à tous nos problèmes serait la légalisation, que recommande encore un rapport parlementaire pour « reprendre le contrôle et protéger les Français » comme le préconise la députée de la majorité Caroline Janvier, en citant en exemple la légalisation dans 15 États américains. En effet, la légalisation apparaît aux yeux de ses défenseurs n’avoir que des avantages.

Non, notre classe politique n’est pas cynique : elle croit aux contes de fée.

Le cannabis passerait d’un coût pour la société à une source de recettes grâce aux taxes, le produit serait de meilleure qualité car controlé, les réseaux de dealer seraient mis au chômage. L’ordre reviendrait dans les cités qu’ils contrôlent et l’État pourrait mieux gérer la communication et la prévention dans le cadre des commerces officiels.

On se demande encore pourquoi nous résistons à cette oasis qui ne demande qu’à succéder à notre traversée du désert.

Partie III : La réaction des dealers à la légalisation 

    La réaction des dealers à la légalisation n’est pas forcément celle à laquelle croit les défenseurs de la légalisation. Les trafiquants n’auront peut-être pas l’obligeance de gentiment fermer boutique et partir s’inscrire à Pôle Emploi.

Attention les dealers, la légalisation du cannabis va directement vous mettre au chômage.

Si l’Etat devient un fournisseur concurrent, ils peuvent toujours proposer un produit différent, plus dosé, moins cher, ou proposer d’autres produits stupéfiants encore pires. Le cycle de l’addiction provoque chez les consommateurs le besoin de passer à des drogues plus fortes. En légalisant le cannabis on créé un marche-pied pour la consommation de drogues à l’addiction plus puissante et aux ravages supérieurs, comme la cocaïne.

Arrêtons de nous embêter avec le cannabis, légalisons directement la cocaïne.

La légalisation ne peut qu’exercer un renforcement de l’attractivité vis-à-vis des jeunes, puisque la barrière de l’illégalité tombe. La légalisation ne peut que pousser vers des drogues plus dures. La légalisation ne peut qu’accentuer les effets destructeurs sur le cerveau des jeunes avec des dégâts dévastateurs à vie, plus graves que sur les cerveaux adultes.

Des effets sur le cerveau dont l’on ne parle pas…

Les effets terrifiants sont minorés par les défenseurs de la légalisation, alors que ce n’est pas un produit anodin, c’est un poison pernicieux. Il détruit le cerveau, les facultés de mémorisation, d’assimilation, de concentration, la capacité à supporter la frustration, contenir ses émotions négatives, résister à la dépression, l’écroulement de la capacité à conduire, la destruction des liens sociaux, il cause la déscolarisation, il ruine la capacité à travailler…

Le marché noir de la cigarette : la preuve que la légalisation du cannabis mettra les dealers sur la paille.

Il suffit de prendre l’exemple de la cigarette pour constater que la légalisation du tabac n’a pas enrayé le trafic. Bien au contraire à cause de son augmentation il est devenu impossible de sortir d’une gare parisienne sans être entourés de vendeurs à la sauvette. En quoi légaliser le cannabis porterait-il un coup aux trafiquants ou protégerait-il les Français ?

Conclusion

    Les raisons de l’échec de la répression du cannabis viennent de la politique pénale. L’échec est dû à la paupérisation de la justice, les insuffisances de la chaîne pénale qui ne condamne plus les délinquants arrêtés par la police, les policiers que l’on empêche de s’attaquer aux délinquants. Depuis 20 ans les gouvernements successifs ont transformé la police en  gestionnaire d’un calme de plus en plus relatif des « quartiers ». Ils laissent depuis des décennies des quartiers entiers être gouvernés par les dealers. Tout ceci est expliqué en détails dans mon article « Comment forcer la police à prendre votre plainte ».

« Hey ! Article 15-3 du Code de Procédure Pénale !!… »

Comment forcer la police à prendre votre plainte

La dépénalisation est soutenue par un conglomérat en vrac de consommateurs de cannabis qui par praticité et idéologie veulent y accéder plus facilement, de politiciens opportunistes qui y voient un moyen d’apparaître « cool » et « progressistes », d’individus mal ou non-informés qui croient aux miracles pour résoudre des problèmes endémiques et bien sûr des trafiquants eux-mêmes qui y voient une victoire avec à la clef l’abdication policière.

La vérité est que toutes les drogues sont dangereuses pour la santé. Il n’y a pas de drogues douces mais seulement des facteurs de rapidité des dégâts plus ou moins accentués. Nous avons déjà beaucoup de drogues légalisées avec l’alcool, le tabac, les médicaments antidouleurs, antidépresseurs et les somnifères. Nous sommes les premiers consommateurs mondiaux d’antidépresseurs et de somnifères, est-il aussi urgent de compléter ce palmarès en finissant de nous abrutir définitivement ?

Nous n’avons pas besoin de nous fragiliser davantage que nous ne le sommes déjà. Nous pouvons dans le cadre du soin médical élargir la consommation autorisée de cannabis. Mais cette question est indépendante de la légalisation.

Pourquoi ne pas libéraliser également tous les médicaments ?

Toutes les drogues créent une addiction et par conséquent enchaînent physiologiquement les consommateurs au produit, indépendamment de leur volonté. Leurs effets délétères entraînent une spirale infernale qui détruit les liens familiaux, sociaux, la capacité d’entreprendre et de réussir. Elles tuent, tout simplement, plus ou moins vite et silencieusement. Il relève de l’autorité et du devoir souverain de l’Etat de protéger ses concitoyens contre ces menaces.

La taxation du cannabis ne vaut pas le prix sanitaire, sécuritaire et social de la légalisation.

D’ailleurs, en parlant d’addiction, il serait sûrement bon de réglementer les jeux de hasards et les paris. Ils rapportent de l’argent à l’Etat, mais ont beaucoup de points communs avec des drogues telles que le cannabis. L’addiction est une problématique large, qui concerne les addictions physiologiques et psychologiques. Les Français cherchent de plus en plus à fuir la réalité au travers des drogues licites, médicales et illicites, cette question majeur de santé publique mérite mieux que les arguments des lobbies pro-cannabis.

Au XIXe siècle l’Empire de Grande-Bretagne a fait la guerre de l’opium à la Chine pour forcer la dynastie Qing a accepté la diffusion de l’opium dans sa population. Ainsi la Grande-Bretagne a pu facilement coloniser cet État et assoir sa domination. La France a-t-elle besoin de déclarer la guerre à sa propre population en l’abrutissant ? Le cannabis crée des générations de débiles profonds et de délinquants (ce qui cumulable). Quelle est la volonté qui se cache derrière les pro-légalisation ? Certainement pas celle d’amis de la vie démocratique.

Sapere aude ! Osez savoir !

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